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Mon âme en poésie
Partout on raconte que les Russes sont férus de poésie, ils sont capables de réciter des poèmes entiers.
Aimant la poésie moi-même, je suis donc allée fouiller un peu et j'ai trouvé deux beaux poèmes d'Alexandre Pouchkine - Александр Пушкин - que je viens partager avec vous.
Alexandre Pouchkine est né à Moscou le 26 mai 1799 à Moscou. Il est mort jeune à l'age de 38 ans le 29 janvier 1837 à Saint-Pétersbourg à la suite d'un duel avec son beau frère.
Il est l'auteur de nombreux recueil de poèmes, de contes en vers, de romans et de nouvelles. Un certain nombre de ses œuvres ont été mises en opéra par Stravinski, Rimski-Korsakov et Tchaïkovski.
Cliquez sur son portrait, wikipédia vous dira tout sur lui.
Соловей и роза
В безмолвии садов, весной, во мгле ночей,
Поет над розою восточный соловей.
Но роза милая не чувствует, не внемлет,
И под влюбленный гимн колеблется и дремлет.
Не так ли ты поешь для хладной красоты?
Опомнись, о поэт, к чему стремишься ты?
Она не слушает, не чувствует поэта;
Глядишь, она цветет; взываешь — нет ответа.La rose et le rossignol
Dans l'ombre et le silence et la nuit du printemps
Chante le rossignol aux jardins d'Orient,
Chante son chant d'amour pour l'insensible rose
Qui ne l'écoute pas, se balance et repose.
Tel celui qui célèbre une froide beauté ;
Éveille-toi, poète, à quoi sert de chanter ?
Insensible au poète ainsi l'ignore-t-elle,
Belle à qui la regarde, et sourde à qui l'appelle."Poésie russe" - anthologie du XVIIIe au XXe siècle - traduction de Jean-Luc Moreau - éditions Maspéro - coll La Découverte, 1983
Pour celui-ci je vous fait grâce du texte en Russe, de toute façon je ne l'ai pas trouvé.
" Adieu "
Je m’enhardis une dernière fois
à caresser en esprit ton image,
usant toute ma force à raviver un songe,
me complaisant, non sans chagrin ni craintes,
à évoquer ce qui fut notre amour.
Nos années fuient, nos années vont changeant
et changent tout, et nous changent nous-mêmes.
Pour moi qui te chantais hier encore,
Tu es voilée d’une ombre sépulcrale,
Pour toi l'ami d'hier n'est plus qu'un feu éteint.
Accueille, ô ma compagne pour toujours distante,
ces adieux que t'adresse mon cœur,
comme ferait une épouse endeuillée
ou un ami qui étreint son ami
sans dire un mot au seuil d'une prison.Traduction de Louis Martinez chez Gallimard (1994)
Voici maintenant le poème "Les démons", mis en image par Aurélien Maury, met en scène un homme circulant sur une route sinueuse et enneigée. Survient l'accident, puis le trou noir... L'homme s'enfonce et affronte des démons venus du monde lugubre des ténèbres. "Les démons", extrait de la collection "Poèmes du monde".
Voici également "Je vous aimais" (Я вас любил) mis en musique par Boris Cheremetieff en 1859. Interprètes: Catherine Galitzine, Romano au violon, Soso à la guitare et Philippe Garcia à la contrebasse.
Les Adieux de Pouchkine à la mer, tableau d'Ilia Répine et de Ivan Aïvazovski (1877).
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Commentaires
2CarolineVendredi 3 Mai 2019 à 13:45Et le ballet que nous allons voir bientôt au Mariinsky, "La fontaine de BakhtchissaraÏ" est tiré du poème éponyme de Pouchkine... dont voici l'épilogue - après le résumé.
http://worldwidepress.over-blog.com/article-bakhtchisarai-et-la-fontaine-des-larmes-80868514.html
La Fontaine de Bakchisarai (épilogue)
Quittant le Nord, laissant des fêtes,
Me trouvant à Bakchisarai,
J'entrai dans les salles muettes
Et dans les jardins du sérail.
J'errai là même où le Tartare,
Fléau des peuples, odieux,
Jouissait de délices rares
Après des combats furieux.
La volupté sommeille enclose
En ce palais, en ces jardins,
Parmi les clairs jets d'eau, les roses,
Les ceps alourdis de raisins.
L'or brille aux murs en abondance;
Derrière ces barreaux d'antan
les épouses dans leur printemps
Souvent soupiraient en silence...
Où sont les Khans et leurs harems ?
Tout semble triste et calme ici.
Je vois un fantôme imprécis,
Qu'évoquent le parfum des roses
Et le murmure des jets d'eau,
Seul un fantôme à moi s'impose,
Glissant dans cet eldorado...
Hélas! quelle est cette ombre pâle
Qui devant moi passe à l'instant,
Belle, irrésistible, fatale ...
Est-ce ton esprit rayonnant,
O Marie ? Est-ce toi, Zarème,
Ardente et jalouse à l'extrème,
Et qui dans ce lieu fascinant
Fut mise à mort en châtiment ?
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Oh mais c'est sublime tout ça, on ne va pas manquer de poésie ! J'ai acheté en poche (pas lourd...) les poèmes de Pasternak écrits pour beaucoup dans le train, on pourra les apprécier "in situ", le top du top en buvant un bon thé bouillant devant le paysage qui défile